La révélation de la vidéo d’une nouvelle bavure policière ravive l’indignation et l’émotion aux Etats-Unis, quelques jours après le meurtre de Walter Scott.
Eric Harris, un homme Noir désarmé, a été abattu par un policier Blanc qui affirme avoir tiré par erreur. Il aurait confondu son arme avec un Taser.
Les services de police de la ville de Tulsa, Oklahoma ont révélé la vidéo d’une bavure policière qui a eu lieu le 2 avril 2015.
Bob Bates, un officier de Police de réserve (volontaire) de 73 ans, qui travaille comme agent d’assurances a tiré sur Eric Harris, un afro-américain de 44 ans, alors qu’il courait désarmé. Le policier a affirmé avoir tiré et tué Eric Harris par erreur. Il pensait utiliser son Taser au moment de faire feu.
La mort d’Eric Harris a été filmée par la caméra embarquée (dash cam) d’un des policiers.
La vidéo a été postée sur Youtube par le Nydailynews.
La mort d’Eric Harris : video de la bavure
Selon les services de Police, Eric Harris tentait de vendre illégalement une arme à un policier sous couverture avant de s’enfuir.
Sur la vidéo, on peut voir Eric Harris courir dans la rue pour échapper aux policiers. On entend un policier qui le rattrape lui ordonner de s’allonger « on your stomach » puis un coup de feu résonne. Bob Bates, s’excuse de son tir (« I’m sorry »).
Touché par la balle, Eric Harris hurle de douleur et crie « Il m’a tiré dessus » (« He shot me »). L’homme est maintenu au sol, un policier met la main autour de son cou et s’agenouille sur sa tête. Il lui crie de la fermer. Lorsqu’Eric Harris crie « Je n’arrive pas à respirer » (« I can’t breathe »), le policier lui répond « Nique ta respiration » (« Fuck your breathe »).
Eric Harris décédera, à l’hôpital, moins d’une heure après.
Les visages des policiers sont masqués par des rectangles blancs afin d’éviter leur identification. Seuls les tatouages du policier qui met son genou sur la tête d’Eric Harris peuvent permettre de l’identifier sur la vidéo.
Les réactions sur les réseaux sociaux
#EricHarris est l’un des sujets les plus discutée sur Twitter. Des nombreux messages font part de leur indignation.
Quelques exemples de messages :
« Non. Nous ne pouvons pas supporter ça. Il s’agit d’un meurtre. C’est une crise nationale. Bon Dieu, je suis en colère. #EricHarris »
No. We cannot stand for this. This is murder. This is a national crisis. God I am angry. #EricHarris pic.twitter.com/NqBkt83yOB
— Shaun King (@ShaunKing) April 12, 2015
Un autre tweet, s’interroge : Que peuvent faire les Noirs ? Qu’ils se rendent, courrent, marchent, restent immobiles, cherchent de l’aide ou dorment, ils finissent par se faire tirer dessus.
Surrender. Shot. Running. Shot. Standing. Choked. Walking. Shot. Seeking help. Shot. Sleeping. Shot. What can black folks do?
— You'on Luh God? (@Pants_So_Short) April 12, 2015
Une internaute trouve difficile d’avaler que le tir ait pu être accidentel alors que les policiers n’ont pas essayé d’aider la victime qui était en train de mourir et qu’ils lui lançaient #FuckourBreath (Nique ta respiration).
It's kind of hard to claim the shooting was accidental when you render no aid to a dying victim, instead saying #FuckYourBreath. #EricHarris
— April (@ReignOfApril) April 12, 2015
Les questions posées par cette affaire
Cette nouvelle affaire de brutalité policière ravive des débats déjà entamés lors de drames précédents et soulève également de nouvelles questions.
Racisme et brutalités policières (fuck your breath !)
La mort d’Eric Harris s’ajoute à une liste trop longue d’hommes ou d’enfants Noirs désarmés tués par des policiers Blancs. Alors que la tension née du meurtre de Walter Scott, un afro-américain abattu de 8 balles dans le dos par un policier Blanc, est encore présente dans les esprits, ce nouvelle affaire va relancer le débat sur le racisme au sein de la police et la question des brutalités policières.
Outre le tir injustifié alors que la victime ne présentait pas une menace imminente, la réaction du policier qui crie à Eric Harris « Fuck your Breathe » (Nique ta respiration) alors qu’il se plaint qu’il n’arrive pas à respirer a particulièrement choqué.
Les policiers de réserve / volontaires sont-ils fiables ?
Le rôle des policiers de réserve / policiers volontaires est remis en question par certains commentateurs. Moins bien formés que les policiers professionnels, ils ont une autre activité professionnelle et ne sont policiers qu’à temps partiels. Ils permettent aux autorités de faire des économies mais la question de leur légitimité est posée. Un policier professionnel aurait-il pu commettre une erreur aussi grossière ?
Dans ce cas précis, il faut relativiser cet argument car il semblerait que le policier volontaire soit un ancien officier de police qui exerçait à plein temps.
73 ans : est-ce encore un âge pour patrouiller ?
Beaucoup s’interrogent sur l’âge avancé du policier. N’était-il pas trop âgé pour être sur le terrain ou effectuer des patrouilles ? Son âge est-il la raison de la bavure, de son éventuelle erreur ? Faut-il instaurer un âge maximum pour les policiers ?
Les caméras embarquées ou dashcam
Ces images vont certainement peser dans le débat sur la généralisation des caméras corporelles dans la police. L’affaire Walter Scott avait été révélée grâce à une vidéo prise par un smartphone. Ici, la caméra embarquée permet de confirmer le caractère injustifié du tir. Mais quelle aurait été la version officielle des événements sans vidéo ?
Les autorités auraient-elles soutenues les policiers comme elles l’ont fait dans l’affaire Walter Scott avant la diffusion de la vidéo ? Les policiers auraient-ils rapporté les faits ?
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Arrêter de voir le racisme partout ,qui vous dit qu’il l’a tué parce qu’il était noir? Moi je pense que soit cela est un accident , pour cela le policer devrait être condamner à de la prison , soit il l’a fait par facilité.