Les Alcooliques Anonymes sont-ils une méthode thérapeutique efficace pour lutter contre l’alcoolisme ? Les cures de désintoxication contre la drogue, la pornographie, la cigarette ou le sexe sont-elle vraiment efficaces ?
Le programme en 12 étapes des Alcooliques Anonymes et de nombres de cures traitant de différentes addictions (drogue, sexe, médicaments …) a été sérieusement écorné par la sortie du livre « The Sober Truth: Debunking the Bad Science Behind 12-Step Programs and the Rehab Industry« .
En effet, l’efficacité de ces thérapies est de plus en plus remise en cause aux Etats-Unis.
« The Sober Truth: Debunking the Bad Science Behind 12-Step Programs and the Rehab Industry « , le livre qui attaque les Alcooliques Anonymes
Le livre « The Sober Truth: Debunking the Bad Science Behind 12-Step Programs and the Rehab Industry » (La sobre vérité : Démystifier les erreurs scientifiques derrière le programme en 12 étapes et l’industrie des cures de désintoxication), sorti il y a quelques mois, continue de faire polémique aux Etats-Unis. Les journaux, les émissions de radio ou de télé publient encore des témoignages à charge contre les Alcooliques Anonymes ou au contraire des plaidoyers pour défendre cette institution attaquée.
Le livre a été écrit par Lance Dodes et Zachary Dodes, deux psychiatres, père et fils, spécialistes de l’addiction. Le docteur Lance Dodes a fait carrière comme psychiatre à la Harvard Medical School. Il est aujourd’hui à la retraite. Lance Dodes est l’auteur principal, celui qui s’exprime prioritairement dans les médias.
La charge est lourde. Il décrit l’institution comme une organisation religieuse fondée sur des bases pseudo-scientifiques erronées. Il l’accuse surtout de ne pas être un choix rationnel et efficace dans la lutte contre l’alcoolisme.
The Sober Truth dénonce les différentes cures de désintoxications (sexe, drogue…) qui s’appuient sur leur méthode : le fameux programme en 12 étapes.
Au coeur de la prise en charge des Alcooliques Anonymes, le programme en 12 étapes est peu à peu devenu le standard des cures de désintoxications aux Etats-Unis. Désormais il constitue la charpente des dispositifs de lutte contre près de 300 addictions et troubles psychologiques : le sexe compulsif, les désordres alimentaires, la dépendance à la drogue ou au jeu …
Toute une industrie, très lucrative, s’est montée autour de ces 12 étapes.
Les Alcooliques Anonymes : des résultats loin d’être probants
Selon Lance Dodes, 5 millions de personnes par an assistent à au moins une réunion des Alcooliques Anonymes. Mais peu d’entre elles parviendront à sortir de l’alcoolo-dépendance grâce au programme en 12 étapes.
Selon la littérature scientifique le taux de succès des Alcooliques Anonymes oscille entre 5 et 10%. On est très loin des bons résultats qu’affirment avoir les A.A. De son côté, l’organisation prétend avoir un taux de réussite de 33% en s’appuyant sur des sondages maison datant de 2007. Dans son livre fondateur, le Big Book, les AA évoquent même un taux de 75%.
Les études scientifiques indépendantes qui ont analysé les résultats des Alcooliques Anonymes sont plutôt sévères pour l’organisation.
Une étude menée par J. M. Brandsma et ses collègues du « College of Medicine at the
University of Kentucky » en 1980 montre que les personnes qui assistaient aux réunions des alcooliques anonymes avaient tendance a abuser de l’alcool 5 fois plus que le groupe témoin et 9 fois plus que le groupe qui suivait une thérapie comportementale cognitive (TCC).
Une étude de 1991, parue dans The New England Journal of Medicine montre que les patients traités à l’hôpital s’en sortent mieux que ceux qui suivent le programme des Alcooliques Anonymes.
Les Alcooliques Anonymes font-ils du mal aux patients ?
Dans différentes interviews, Lance Dodes indique que loin d’être uniquement inefficace, la prise en charge des Alcooliques Anonymes est néfaste pour les 90% de patients qui ne répondent pas à leur méthode.
Le problème est que l’immense majorité des gens qui ne réussissent pas le programme sont affectés personnellement : si vous ne réussissez pas c’est que c’est vous le problème. Le problème n’est pas le programme puisque les AA sont LA solution. L’alcoolique qui échoue est considéré comme une personne défaillante.
Le manque d’alternative empêche les alcooliques de trouver une méthode qui pourrait leur correspondre et les aider à gérer leur dépendance à l’alcool.
Les Alcooliques Anonymes font oublier les alternatives thérapeutiques plus efficaces.
Le problème principal c’est que les Alcooliques Anonymes ont tellement bien réussi leur propagande que le grand public n’est pas le seul à être aveuglé par ces méthodes.
Les professionnels qui sont amenés à intervenir dans le processus de prise en charge des alcoolo-dépendants ne jurent que par les AA : médecins, juges, travailleurs sociaux …
Ainsi, ils orientent massivement les personnes souffrant d’addiction vers les Alcooliques Anonymes dont les résultats ne sont pas brillants alors que d’autres méthodes thérapeutiques plus efficaces, fondées sur des vraies bases scientifiques existent.
Parmi ces méthodes, dont l’efficacité a été évaluée scientifiquement, on peut citer par exemple les thérapies qui intègrent la prise de médicaments ou les thérapies qui amènent les patients à modérer leur consommation d’alcool sans viser nécessairement une abstinence complète.
La journaliste Gabrielle Glaser, du journal Atlantic, évoque des médicaments comme le naltrexone ou le nalmefene qui peuvent aider les patients à contrôler leur consommation d’alcool mais ne sont pas proposés par des médecins qui ont le réflexe d’orienter leurs patients vers les Alcooliques Anonymes ou sont influencés par leur philosophie et retardent leur prise en charge médicale.
Une organisation plus religieuse que médicale.
La croyance a pris le pas sur la science.
La référence à Dieu est omniprésente : sur les 12 étapes du programme, 6 font clairement référence à Dieu ou à une force supérieure et la prière est au cœur du dispositif.
De même, les Alcooliques Anonymes déclare être une organisation chrétienne.
Les étapes et l’esprit de la prise en charge sont plus inspirés par une mystique religieuse que par une démarche médicale rigoureuse qui s’appuie sur les avancées de la recherche.
Des idées comme « il faut toucher le fond avant de rebondir » ne se fonde sur aucun raisonnement scientifique mais sur une croyance.
Un lobbying efficace
A l’origine, la démarche des Alcooliques Anonymes a été reçue avec scepticisme par la communauté médicale. En 1939, date de la sortie de leur Big Book, l’American Medical Association le qualifiait de « curieuse combinaison de propagande organisée et d’exhortation religieuse »
Une stratégie pour influencer la communauté médicale et scientifique
La vision du corps médical et de la société a progressivement changé. Les soutiens des Alcooliques Anonymes ont mis en place toute une stratégie pour influencer la communauté médicale et scientifique.
Les membres des AA ont créé des organisations qui leur ont permis de peser sur le débat :
En 1944, Marty Mann, première femme membre des AA crée « The National Council on Alcoholism and Drug Dependence » (Conseil national de surveillance de l’alcoolisme et la dépendance à la drogue). Des membres des AA sont rentrés dans différentes organismes en lien avec l’alcoolisme.
En parallèle, l’organisation a communiqué largement sur ses supposés succès. Bien qu’ils ne soient pas scientifiquement étayés, ces succès deviennent des histoires reprises dans les médias. Le corps médical a fini par devenir un prescripteur du programme
Le corps médical n’est pas le seul à être influencé par les Alcooliques Anonymes.
Depuis 1989, les juges ont intégré les cures de désintoxications dans leur arsenal répressif pour les simples consommateurs de drogues. Suivre le programme des AA peut-être une des conditions imposées pour une liberté conditionnelle.
Hollywood a consacré le mythe
La plus grande réussite des Alcooliques Anonymes est de s’être imposée dans l’imaginaire populaire.
Les Etats-Unis adorent les histoires de rédemption. Le programme en 12 étapes correspond à cette mentalité : un chemin long et parsemé d’embûche avant d’atteindre le but final. C’est la raison pour laquelle le programme en 12 étapes est si souvent présents dans les films.
La charge contre les alcooliques anonymes est sans concession. Si vous souhaitez la nuancer, exprimez-vous dans les commentaires.
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Partagez :
les AA ont tellement réussi leur propagande que les alcoolo-dépendants mettent toutes les associations d’entre-aide dans le même panier, pour eux nous sommes tous des sectes
quel dommage, et quels dégâts, nous sommes là pour leur tendre la main et les aider à s’en sortir
Merci de votre commentaire !
Si vous souhaitez donner votre point de vue plus longuement sur le sujet et nous parler de votre travail, je serais heureux de vous publier sur le site.
Je suis abstinent depuis 37 ans AAA & NA & CA &
Consterné de voir de sois disant psychiatres Prescrire une aide a leur patient en prescrivant un Surplus Médicamenteux …INACCEPTABLE
L’Alcoolisme est une maladie a part entière …
Bonjour,
J’étais alcoolo-dépendant depuis une trentaine d’années. J’ai eu l’occasion de suivre 2 ou 3 de leurs réunions, mais leur obsession de la nécessité absolue de l’abstinence totale, seule planche de salut ne me convenait pas, alors j’ai laissé tomber. Aujourd’hui, je considère leur méthode comme absolument dépassée. Je me suis sorti de l’ornière grâce à un médicament, le baclofène, que je prends toujours à l’heure actuelle, à la dose de 100mg/jour. Le traitement fut pour moi une réussite, et à présent, je mène une existence heureuse. Dorénavant, mon rapport vis-à-vis de l’alcool est celui d’une personne saine, buveur occasionnel, pour le plaisir d’un bon verre, libre, sans contraintes. Je tenais à partager cette information avec ceux qui souffrent comme j’ai souffert. Oui, il existe un traitement efficace ! Les AA, oubliez, laissez tomber …
Bonjour, et si on vous enlève votre « béquille » qu’est le baclofène comment aller vous vous porter?
moi je n’ai pas eu de béquilles et l’application (simple , honnête et en essayant de faire quelques « efforts » sur moi même ) de leur programme a marcher et sortir d’une addiction pour en rencontrer une autre ne me convient pas… il y a beaucoup d’autres méthodes pour s’en sortir de notre addiction a ce produit et nous conseillons aussi a ceux qui veulent autre chose la liste des associations que nous connaissons, nous ne sommes pas sectaire car chaque personne qui veut essayer de s’en sortir est la bienvenue partout(du moins je l’espère). je pense enfin que ces 2 auteurs non pas tout compris des AA !
Je tiens aussi à préciser, ne confondez pas BACLOfène et NALMEfène. Seul le premier est le bon, le deuxième est à peine plus efficace que le placebo, des études l’ont prouvé.
Il est utopique de penser qu’un programme qui prône l’abstinence complète puisse réussir alors qu’il fait abstraction du fait que les “cravings’’ sont plus puissant que la thérapie de groupe et la religion.
Le baclofène a fait ses preuves. Reste à l’Amérique de réaliser ce que la France sait déjà.
une telle publicité contre AA peut priver la personne souffrant réellement de la maladie à s’en sortir. Pour la personne qui a une réelle allergie à l’alcool … l’abstinence est la seule porte de sortie.. AA n’est jamais prétendu etre une avenue médicale ou scientifique et encore moins religieux… la puissance supérieure n’est rien d’autre qu’une force plus grande que la notre qu’elle que soit cette force, fuisse t elle meme seulement la force du groupe. L’alcool ne représente dans nos vie que 15 % du problème et le 85 % restant etant comportemental … L’abstinance n’est pas tout …. Les douzes étapes nous aide à vivre sainement dans tes les domaines de notre vie …. si vous m’aviez donné une médication quelconque …. j’aurais dévelepper d’autres dépendences car le probleme de fond n’aurait pas été régler …. Les AA sont une groupe de soutien avant tout et le rétablissement de la personne est basée sur de l’information sur la maladie et l’apprentissage d’une vie saine soutenu pour un groupe de gens ayant eue les memes difficultés et le partage des celles ci et des facons qu’il ont utilisé pour s’en sortir…. Si cette méthode n’a pas répondu à vos attentes rien ne sert de la dénigrer car vous pouvez ainsi privé des gens d’une solution qui a fonctionné pour des millions de personnes à travers le monde … Les AA prones aussi la tolérence et la libre facon de penser et d’etre ouvert aux autres ….
Bonjour,
Ca marche tout de même pour certaines personnes.
Eh bien, chacun sont expérience. pour ma part, le programme des 12 étape me convient parfaitement. je ne crois pas en la religion par contre je crois qu’a l’intérieur de moi il y a une force qui me permet d’être en paix.
Ça fais maintenant 6 ans que je ne consomme plus de cocaïne
et c’est surtout grâce a ce mode de vie d’être honnête avec moi et les autres. j’avoue que ça ne fonctionne pas pour tout le monde et je crois que les autres alternatives comme les thérapie différentes sont excellente, j’ai moi même fais des thérapies. longue vie a mon abstinence.
merci
Jai passé 1an de lavage de cerveau, jai souffert de divers sympthomes et de manipulation, on ma dechu dattention quand jai repris un traitement psy, jai quitté au border du suicide ces deux mouvement que je qualifie secteres, je suis abstinante et sobre mais pas alors gout, je cherche des groupes de soutien Facebook site et lecture, merci bcp.
Jai passé 1an de lavage de cerveau, jai souffert de divers sympthomes et de manipulation, on ma dechu dattention quand jai repris un traitement psy, jai quitté au border du suicide ces deux mouvement que je qualifie secteres, je suis abstinante et sobre mais pas alors gout, je cherche des groupes de soutien Facebook site et lecture, merci bcp.
Votre article, selon moi reprend une vision manichéenne bien aimée des américains. Je suis coach et me rend dans ces réunions ouvertes en tant que personne extérieure dans un but de perfectionnement.
Je vais parler de la France parce que je ne sais pas comment se déroulent les réunions aux US;
Lors des réunions, des groupes comme les AA, un modérateur propose un sujet et les participants échangent sur leurs expériences. Chaque personne parle dans un respect et une estime de l’autre inconditionnelle qu’il est rare de constater ailleurs. Il y a un travail sur l’estime de soi qui peut être réalisé et qui en aucun cas n’est résolu par les médicaments cités, alors que dans les addictions il est primordial, . Ensuite, il s’agit d’un partage d’expériences et prendre conscience des réussites ou rechutes des uns et des autres est à mon sens primordial pour avancer dans une guérison. A aucun moment, dans ces groupes il est dit que la participation à ces réunions exclut toute prise en charge psychologique comportementale.
Le principe de puissance supérieure est présenté comme non religieux, non politique, non sectaire. Chaque personne est libre de se la représenter. Tous nos comportements sont guidés par une « source « , une volonté que l’on ne nomme pas toujours, alors qu’on donne une dimension « spirituelle » à cette « raison, intention, volonté » peu importe comment on la nomme, n’est à mon sens pas gênant et peut au contraire, être un adjuvant pour ceux qui en ont besoin.
Le programme des AA marche très bien pour moi parce je que je veux mener une vie saine et il me le prouve a tous les jours!!! Bonne chance avec le votre!!!
Je suis AA et la première réunion avec ces gens a créé un déclic en moi. Cela m’a aidé a arrêter de boire. Le grand livre est très facile a comprendre. Je ne suis pas pour les médicaments qui je pense sont juste un autre produit de substitution ou une béquille qui n’aide pas vraiment a comprendre les faits. Le programme AA est simple et peut s’adapter a tous les problèmes d’addiction. Quand mon meilleur ami a su que j’étais rentré chez les AA, il m’a avoué qu’il avait essayé mais ça n’a pas marcher pour lui, il est pire qu’avant aujourd’hui, et a essayé même de m’en dissuadée malgré que je lui dise que ça marche bien pour moi. J’ai été choquee de sa réaction, pensant qu’il serait content pour moi. La j’ai compris qu’en faite il était jaloux de ma réussite, et qu’il critiquait le fait qu’il n’y arrivait pas et mettait la cause sur ce groupe. Le truc pour s’en sortir c’est vraiment de vouloir arrêter de boire, et lui n’a pas envie malgré tous les mauvaises situations dàns lesquels il s’est mit à cause de l’alcool. Il se ment tellement a lui même, c’est pour ça que la méthode ne marche pas sur lui. Pour réussir dans la méthode AA, il faut arrêter de se mentir , mettre son ego de côté et récupérer une certaine humilité de vie. D’où la croyance de cette force magique superieure qui nous permet finalement d’avoir un repère pour bâtir cette humilité. Même si vous croyez pas en dieu, vous pouvez comprendre et accepter ses préceptes, il s’agit d’être en accord avec son vrai moi… L’ego est notre pire ennemi et si l’alcool fout ta vie en l’air, arrête de boire , c’est simple non?
J’ai suivi une thérapie dans un centre de réadaptation. L’essentiel pour moi est de savoir le motif de cette adiction, d’en prendre conscience et de croire en soi. Je suis buveur occasionnel. Et c’est 100 fois mieux ainsi.